La tempête tropicale Ketsana (ou Ondoy) qui s’est abattu sur Manille et les provinces avoisinantes dans la nuit du 26 au 27 septembre a entraîné les plus importantes inondations qu’a connu la région depuis 40 ans. La perturbation, avec des vents de plus de 100 km/h, a déversé des torrents d’eau (l’équivalent d’un mois de pluie en 6 heures) sur la capitale de 12 millions d’habitants et les provinces alentours, dont les plus durement touchées semblent être celles de Laguna, Batangas, Quezon, Cavite et Apayao.

Ce lundi 28 septembre, les autorités annoncent un bilan officiel de plus de 140 morts, des dizaines de disparus et 450 000 personnes déplacées. Ces derniers chiffres, avancés par Anthony Golez, à la tête du Centre de Coordination des catastrophes naturelles, sont, selon ce dernier, susceptibles d’être revus à la hausse d’heure en heure. « Le système est dépassé, les autorités locales sont dépassées », avoue-t-il. La présidente du pays, Gloria Arroyo, qui a aussitôt déclaré l’état de catastrophe naturelle à Manille et dans plusieurs provinces a demandé l’aide internationale dimanche 27 septembre. Prise sous le feu des critiques concernant l’incapacité de son gouvernement à gérer les catastrophes naturelles, la dirigeante des Philippines a également annoncé, ce 28 septembre, qu’elle ouvrait une partie de sa résidence présidentielle à l’accueil des réfugiés.

Selon le secrétaire d’Etat à la Défense, Gilbert Teodoro, l’armée, la police, des volontaires civils et des soldats américains ont été déployés dans les régions sinistrées afin de retrouver les victimes et les personnes disparues. Les images télévisées montrent des centaines de personnes réfugiées sur les toits de leurs maisons, dans des zones urbaines totalement submergées, recevant des colis d’urgence par hélicoptère, pendant que d’autres habitants dérivent sur des carcasses de voitures. Dans certaines parties de la ville, le niveau de l’eau a atteint 7 mètres de haut (1).

Les ONG et les organisations catholiques ont déjà commencé à distribuer médicaments, eau, vêtements et nourriture aux réfugiés. Le Secrétariat national pour l’action sociale (NASSA) de la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP) a fourni, pour les diocèses touchés, des milliers de colis contenant des biens de première nécessité et de la nourriture, lesquels ont été distribués par leurs volontaires présents sur place et les réseaux paroissiaux. Le service d’aide de la CBCP a également financé des opérations de secours, en s’appuyant sur les travailleurs sociaux et les volontaires, qui, sur place, recensent les besoins et coordonnent les actions d’urgence.

Mgr Oscar Cruz, archevêque émérite de Lingayen-Dagupan (2), a lancé un appel à la prière de toute l’Eglise catholique des Philippines pour les victimes de la tempête. A sa demande, des messes ont déjà été célébrées dans l’archidiocèse avec l’intention spéciale du prélat (Oratio Imperata) (3).

(1) Associated Press, 28 septembre 2009, Reuters, 27 septembre 2009, CBCP News, 28 septembre 2009, AFP, 28 septembre 2009, Philippines Daily Inquirer, 28 septembre 2009, Manila Times, 28 septembre 2009.
(2) Mgr Cruz a été remplacé le 8 septembre dernier par Mgr Socrates Buenaventura Villegas.
(3) L’Oratio Imperata est une tradition très ancienne dans l’Eglise, consistant à réciter à genoux une prière d’intercession, demandée par un évêque à sa communauté. Le texte de l’Oratio Imperata de Mgr Cruz est disponible en anglais sur le site de CBCP News.

(Source: Eglises d'Asie, 28 septembre 2009)