La Sécurité publique a encore renforcé sa mainmise sur les Affaires religieuses. Le 11 septembre dernier, un des plus hauts responsables des services de la Sécurité publique, Vu Chiên Thang, a été nommé au poste de directeur du Bureau gouvernemental des Affaires religieuses, un organisme responsable de la gestion des activités et de l’organisation des religions dans le pays.
Selon la presse officielle, le nouveau responsable des Affaires religieuses a été vice-directeur de la Sécurité publique pour la province du Nghê An, directeur de ce même service pour la province de Quang Tri, responsable de la Sécurité pour la région du nord-ouest et enfin pour l’ensemble du pays. Lors de sa nomination, le nouveau responsable du Bureau s’est engagé à appliquer strictement les missions qui lui sont confiées.
Cette décision, publiquement annoncée par le ministre de l’Intérieur, risque d’être perçue comme une fin de non-recevoir à l’égard des exigences de liberté religieuse récemment rendues publiques par diverses hiérarchies religieuses, en particulier, par les évêques catholiques. Ceux-ci, le 1er juin dernier, ont envoyé à l’Assemblée nationale des remarques critiques concernant la loi sur la religion récemment adoptée. Elles relèvent, entre autres, l’attitude foncièrement hostile des autorités gouvernementales à l’égard des organisations religieuses, considérées comme « des forces d’opposition ». Cette nomination apparaît aussi comme une réponse négative aux pressions exercées sur le gouvernement par divers groupes et associations des droits de l’homme ainsi que par certains pays comme les États-Unis.
Il faut toutefois noter que cette nomination, bien qu’elle renforce encore la subordination des religions au pouvoir policier, n’a cependant rien d’une nouveauté absolue. Le précédent responsable, Pham Dung, était également un personnage haut placé dans l’appareil de la Sécurité. Il était secrétaire d’État au ministère de l’intérieur. Cependant, dans le contexte actuel, en particulier, après les réactions négatives suscitées par l’adoption de la nouvelle loi sur les croyances et la religion, ce renforcement du contrôle des Affaires religieuses par la direction de la Sécurité publique fait planer de sérieuses craintes sur la liberté religieuse. En outre, l’arrivée de ce nouveau responsable précède de peu la mise en vigueur de la nouvelle loi sur la religion, adoptée par plus de 84 % des membres de l’Assemblée nationale, qui donne de nouveaux moyens de contrôle aux responsables des Affaires religieuses.
Le Bureau gouvernemental des Affaires religieuses a été créé en août 1955 à Hanoi, quelques mois après la mise en place de la République démocratique du Vietnam. Les documents accompagnant cette création précisaient qu’il s’agissait là d’un organe gouvernemental placé sous la direction du Premier ministre. Le Bureau était destiné à « étudier et planifier l’application des lignes politiques du gouvernement en matière de religion et d’organisations religieuses ». Le seul bureau gouvernemental des Affaires religieuses, sans compter les très nombreux bureaux annexes situés dans les provinces, les grandes villes, les districts, emploie aujourd’hui 127 cadres. L’ensemble du personnel de ce service en poste sur tout le territoire du pays se compte aujourd’hui par milliers. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 26 septembre 2017)
Selon la presse officielle, le nouveau responsable des Affaires religieuses a été vice-directeur de la Sécurité publique pour la province du Nghê An, directeur de ce même service pour la province de Quang Tri, responsable de la Sécurité pour la région du nord-ouest et enfin pour l’ensemble du pays. Lors de sa nomination, le nouveau responsable du Bureau s’est engagé à appliquer strictement les missions qui lui sont confiées.
Cette décision, publiquement annoncée par le ministre de l’Intérieur, risque d’être perçue comme une fin de non-recevoir à l’égard des exigences de liberté religieuse récemment rendues publiques par diverses hiérarchies religieuses, en particulier, par les évêques catholiques. Ceux-ci, le 1er juin dernier, ont envoyé à l’Assemblée nationale des remarques critiques concernant la loi sur la religion récemment adoptée. Elles relèvent, entre autres, l’attitude foncièrement hostile des autorités gouvernementales à l’égard des organisations religieuses, considérées comme « des forces d’opposition ». Cette nomination apparaît aussi comme une réponse négative aux pressions exercées sur le gouvernement par divers groupes et associations des droits de l’homme ainsi que par certains pays comme les États-Unis.
Il faut toutefois noter que cette nomination, bien qu’elle renforce encore la subordination des religions au pouvoir policier, n’a cependant rien d’une nouveauté absolue. Le précédent responsable, Pham Dung, était également un personnage haut placé dans l’appareil de la Sécurité. Il était secrétaire d’État au ministère de l’intérieur. Cependant, dans le contexte actuel, en particulier, après les réactions négatives suscitées par l’adoption de la nouvelle loi sur les croyances et la religion, ce renforcement du contrôle des Affaires religieuses par la direction de la Sécurité publique fait planer de sérieuses craintes sur la liberté religieuse. En outre, l’arrivée de ce nouveau responsable précède de peu la mise en vigueur de la nouvelle loi sur la religion, adoptée par plus de 84 % des membres de l’Assemblée nationale, qui donne de nouveaux moyens de contrôle aux responsables des Affaires religieuses.
Le Bureau gouvernemental des Affaires religieuses a été créé en août 1955 à Hanoi, quelques mois après la mise en place de la République démocratique du Vietnam. Les documents accompagnant cette création précisaient qu’il s’agissait là d’un organe gouvernemental placé sous la direction du Premier ministre. Le Bureau était destiné à « étudier et planifier l’application des lignes politiques du gouvernement en matière de religion et d’organisations religieuses ». Le seul bureau gouvernemental des Affaires religieuses, sans compter les très nombreux bureaux annexes situés dans les provinces, les grandes villes, les districts, emploie aujourd’hui 127 cadres. L’ensemble du personnel de ce service en poste sur tout le territoire du pays se compte aujourd’hui par milliers. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 26 septembre 2017)