Le 16 septembre, les autorités chinoises ont annoncé que Ye Xiaowen, 59 ans, quittait la direction de l’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses, entité plus connue sous son ancienne dénomination de Bureau des Affaires religieuses et chargée d’appliquer la politique religieuse du gouvernement chinois. Ye Xiaowen, qui occupait ce poste depuis 1995 avec rang de vice-ministre dans le gouvernement, a été promu au rang de ministre pour prendre la direction de l’Institut central du Parti communiste chinois. Pour lui succéder, Pékin a choisi celui qui était son adjoint, Wang Zuo’an, âgé de 51 ans.
Selon les observateurs, ce changement dans la continuité ne devrait pas avoir d’impact significatif sur la politique religieuse de la Chine. Dans ce domaine comme dans d’autres, la politique de la Chine ne porte pas la marque de tel ou tel individu, tant les processus de décision au sein de la haute administration chinoise sont collectifs. Le seul élément tangible qui puisse être noté est que Wang Zuo’an connaît bien les affaires de l’Eglise catholique en Chine; en tant qu’adjoint de Ye Xiaowen, c’était en effet lui qui supervisait les dossiers concernant les catholiques et, à ce titre, il a déjà eu des contacts avec de hauts responsables du Saint-Siège et des évêques étrangers.
Par ailleurs, et bien que l’approche du 1er octobre, date du 60ème anniversaire de la fondation du régime, ne soit pas propice à une quelconque annonce, il semble bien que les autorités chinoises rencontrent des difficultés pour réunir dans les termes qui leur conviennent la huitième « Assemblée nationale des représentants catholiques ». Depuis de nombreux mois, le Bureau des Affaires religieuses tout comme l’Association patriotique travaillent à la préparation de cette assemblée, mais aucune date n’a encore été communiquée.
Dans le système politique chinois, où les religions sont censées se gouverner elles-mêmes et en-dehors de toute ingérence étrangère, l’Assemblée nationale des représentants catholiques doit se réunir tous les cinq ans. La septième assemblée fut réunie à Pékin en juillet 2004 et c’est donc avant la fin 2009 que la huitième assemblée devrait se réunir, avec la mission, notamment, d’élire le président de la Conférence des évêques « officiels » et celui de l’Association patriotique. Les deux postes sont en effet vacants depuis le décès, en 2007, de Mgr Michael Fu Tieshan, qui fut évêque « officiel » de Pékin et président l’Association patriotique, et celui, en 2005, de Mgr Joseph Liu Yuanren, qui fut évêque « officiel » de Nankin et président de la Conférence épiscopale.
On peut rappeler ici que le Saint-Siège ne reconnaît aucune de ces deux organisations, pas plus que l’Assemblée nationale des représentants catholiques. Dans sa Lettre aux catholiques chinois de 2007, le pape Benoît XVI indiquait, sans les citer nommément, le caractère nul et non avenu de ces institutions, au regard du droit et de la tradition de l’Eglise catholique.
Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique, a indiqué à l’agence Ucanews (1) que les travaux préparatoires à la huitième assemblée étaient « plutôt compliqués », chacun des 97 diocèses de l’Eglise de Chine devant sélectionner des « représentants » et rédiger « un rapport d’activité ». Il a démenti les informations publiées par un quotidien de Hongkong, le Wen Wei Po, selon lesquelles l’assemblée serait repoussée à l’année prochaine.
Selon certains observateurs de l’Eglise en Chine, le retard mis à annoncer la tenue de cette huitième assemblée indiquerait que les autorités chinoises rencontrent des difficultés à faire accepter aux évêques chinois les candidats qu’elles ont choisis pour la direction de la Conférence épiscopale et celle de l’Association patriotique. Le retard pourrait aussi s’expliquer par des contacts pris entre le Saint-Siège et Pékin, le Vatican faisant savoir qu’il est impossible de choisir, pour ces postes, des candidats trop évidemment inacceptables par lui, comme, par exemple, des évêques non reconnus par le pape.
Par ailleurs, depuis Hongkong, le cardinal Zen Ze-kiun tient un blog. Le 16 juillet, il interpellait les évêques « officiels » en leur disant que cette assemblée était « inacceptable ». Non seulement le mode de sélection des délégués qui y siègent est inconnu, mais les soi-disant « élections démocratiques » qui y sont organisées sont une farce, continuait-il. « Une telle assemblée contribue à miner l’autorité des évêques et représente une insulte à la Lettre du pape », écrivait-il encore, ajoutant que les évêques qui sont en communion avec Rome devaient s’abstenir de prendre part à ce genre d’assemblée, afin de ne pas lui donner une quelconque légitimité.
(1) Ucanews, 27 juillet 2009.
(Source: Eglises d'Asie, 29 septembre 2009)
Selon les observateurs, ce changement dans la continuité ne devrait pas avoir d’impact significatif sur la politique religieuse de la Chine. Dans ce domaine comme dans d’autres, la politique de la Chine ne porte pas la marque de tel ou tel individu, tant les processus de décision au sein de la haute administration chinoise sont collectifs. Le seul élément tangible qui puisse être noté est que Wang Zuo’an connaît bien les affaires de l’Eglise catholique en Chine; en tant qu’adjoint de Ye Xiaowen, c’était en effet lui qui supervisait les dossiers concernant les catholiques et, à ce titre, il a déjà eu des contacts avec de hauts responsables du Saint-Siège et des évêques étrangers.
Par ailleurs, et bien que l’approche du 1er octobre, date du 60ème anniversaire de la fondation du régime, ne soit pas propice à une quelconque annonce, il semble bien que les autorités chinoises rencontrent des difficultés pour réunir dans les termes qui leur conviennent la huitième « Assemblée nationale des représentants catholiques ». Depuis de nombreux mois, le Bureau des Affaires religieuses tout comme l’Association patriotique travaillent à la préparation de cette assemblée, mais aucune date n’a encore été communiquée.
Dans le système politique chinois, où les religions sont censées se gouverner elles-mêmes et en-dehors de toute ingérence étrangère, l’Assemblée nationale des représentants catholiques doit se réunir tous les cinq ans. La septième assemblée fut réunie à Pékin en juillet 2004 et c’est donc avant la fin 2009 que la huitième assemblée devrait se réunir, avec la mission, notamment, d’élire le président de la Conférence des évêques « officiels » et celui de l’Association patriotique. Les deux postes sont en effet vacants depuis le décès, en 2007, de Mgr Michael Fu Tieshan, qui fut évêque « officiel » de Pékin et président l’Association patriotique, et celui, en 2005, de Mgr Joseph Liu Yuanren, qui fut évêque « officiel » de Nankin et président de la Conférence épiscopale.
On peut rappeler ici que le Saint-Siège ne reconnaît aucune de ces deux organisations, pas plus que l’Assemblée nationale des représentants catholiques. Dans sa Lettre aux catholiques chinois de 2007, le pape Benoît XVI indiquait, sans les citer nommément, le caractère nul et non avenu de ces institutions, au regard du droit et de la tradition de l’Eglise catholique.
Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique, a indiqué à l’agence Ucanews (1) que les travaux préparatoires à la huitième assemblée étaient « plutôt compliqués », chacun des 97 diocèses de l’Eglise de Chine devant sélectionner des « représentants » et rédiger « un rapport d’activité ». Il a démenti les informations publiées par un quotidien de Hongkong, le Wen Wei Po, selon lesquelles l’assemblée serait repoussée à l’année prochaine.
Selon certains observateurs de l’Eglise en Chine, le retard mis à annoncer la tenue de cette huitième assemblée indiquerait que les autorités chinoises rencontrent des difficultés à faire accepter aux évêques chinois les candidats qu’elles ont choisis pour la direction de la Conférence épiscopale et celle de l’Association patriotique. Le retard pourrait aussi s’expliquer par des contacts pris entre le Saint-Siège et Pékin, le Vatican faisant savoir qu’il est impossible de choisir, pour ces postes, des candidats trop évidemment inacceptables par lui, comme, par exemple, des évêques non reconnus par le pape.
Par ailleurs, depuis Hongkong, le cardinal Zen Ze-kiun tient un blog. Le 16 juillet, il interpellait les évêques « officiels » en leur disant que cette assemblée était « inacceptable ». Non seulement le mode de sélection des délégués qui y siègent est inconnu, mais les soi-disant « élections démocratiques » qui y sont organisées sont une farce, continuait-il. « Une telle assemblée contribue à miner l’autorité des évêques et représente une insulte à la Lettre du pape », écrivait-il encore, ajoutant que les évêques qui sont en communion avec Rome devaient s’abstenir de prendre part à ce genre d’assemblée, afin de ne pas lui donner une quelconque légitimité.
(1) Ucanews, 27 juillet 2009.
(Source: Eglises d'Asie, 29 septembre 2009)