Le 10 janvier dernier, le Legco (Legislative Council), le parlement de la Région administrative spéciale de Hongkong, a entendu, en auditions publiques, les représentants de 63 organisations civiques, éducatives et religieuses. Les débats portaient sur un projet d’amendement à la loi contre les violences domestiques, amendement qui, selon l’Eglise catholique locale, induit une redéfinition du terme « famille » et ouvre potentiellement la voie à la reconnaissance du mariage homosexuel.
L’Ordonnance sur les violences domestiques, promulguée en 1986, avait pour objet la protection des couples hétérosexuels, qu’ils soient unis ou non par les liens du mariage. En août 2008, un amendement, voté sans soulever de débats particuliers, étendait cette protection aux ex-conjoints, anciennement mariés ou non, des couples hétérosexuels ainsi qu’aux enfants et à la parenté des conjoints ou ex-conjoints. Il y a quelques semaines, un nouvel amendement, introduit par le gouvernement, proposait d’étendre cette protection aux couples homosexuels.
A Hongkong, où la législation ne connaît pas l’homosexualité – que ce soit pour la proscrire ou pour la légaliser –, l’introduction de ce nouvel amendement a provoqué de vifs débats, amenant aux auditions publiques de ce 10 janvier. Devant les députés, une vingtaine de groupes et associations ont fait valoir le fait que chacun, quels que soient ses choix sexuels, avait droit à la protection de la loi, tandis qu’une quarantaine d’autres groupes et associations s’inquiétaient du fait que cet amendement ouvrait la voie à une légalisation du mariage homosexuel.
Le 5 janvier, le cardinal Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong, avait rendu public un communiqué pour dire son opposition à l’amendement en question. Etendre la portée de la loi contre les violences domestiques aux couples de même sexe « aboutirait certainement à une mauvaise compréhension ou interprétation des concepts de mariage et de famille, sapant par voie de conséquence les fondements de notre société », a expliqué Mgr Zen, tout en soulignant que l’Eglise souscrivait « pleinement au fait que toute personne, quel que soit son contexte personnel, devait être en toutes circonstances protégée de toute forme de violence ». Sur ce dossier, le cardinal se retrouve en opposition avec le Parti démocratique, qui s’est prononcé pour l’amendement. Par le passé, Mgr Zen a souvent fait cause commune avec les démocrates pour la défense des libertés individuelles et du suffrage universel dans l’ancienne colonie britannique, mais, sur cette question, il a apporté son soutien à Wong Sing-chi, député démocrate de confession protestante qui a fait connaître son opposition au projet d’amendement mais qui a reçu de son parti la consigne de satisfaire à la discipline de vote.
Lors des auditions publiques, les groupes opposés à l’amendement, principalement constitués de chrétiens, d’éducateurs et de diverses associations civiques, ont expliqué que l’usage du terme « violence familiale » dans le texte chinois de la loi n’était pas adéquat car, selon eux, l’acception traditionnelle de la famille n’englobe pas les couples homosexuels. Ils ont proposé de remplacer ce terme par les mots « violence domestique » ou bien « violence dans le foyer » – suggestion repoussée par le gouvernement pour qui le terme « foyer » n’est pas assez précis.
Selon Michael Tse, membre de la Commission diocésaine pour la pastorale de la famille et du mariage, les auditions du 10 janvier indiquent qu’il n’existe pas de consensus au sein de la société hongkongaise au sujet de l’homosexualité. Le gouvernement s’est montré imprudent en proposant ce nouvel amendement, laissant à penser qu’il cherchait à agir vite pour aboutir à une reconnaissance par la loi de l’homosexualité, fait-il valoir, en expliquant que la Commission poursuivait son action. Des pages de publicité seront achetées prochainement dans les journaux locaux pour expliquer la position de l’Eglise sur ce sujet et une pétition sera lancée.
De nouvelles auditions publiques sont inscrites à l’ordre du jour du Legco du 23 janvier prochain.
(Source: Eglises d'Asie, 16 janvier 2009)
L’Ordonnance sur les violences domestiques, promulguée en 1986, avait pour objet la protection des couples hétérosexuels, qu’ils soient unis ou non par les liens du mariage. En août 2008, un amendement, voté sans soulever de débats particuliers, étendait cette protection aux ex-conjoints, anciennement mariés ou non, des couples hétérosexuels ainsi qu’aux enfants et à la parenté des conjoints ou ex-conjoints. Il y a quelques semaines, un nouvel amendement, introduit par le gouvernement, proposait d’étendre cette protection aux couples homosexuels.
A Hongkong, où la législation ne connaît pas l’homosexualité – que ce soit pour la proscrire ou pour la légaliser –, l’introduction de ce nouvel amendement a provoqué de vifs débats, amenant aux auditions publiques de ce 10 janvier. Devant les députés, une vingtaine de groupes et associations ont fait valoir le fait que chacun, quels que soient ses choix sexuels, avait droit à la protection de la loi, tandis qu’une quarantaine d’autres groupes et associations s’inquiétaient du fait que cet amendement ouvrait la voie à une légalisation du mariage homosexuel.
Le 5 janvier, le cardinal Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong, avait rendu public un communiqué pour dire son opposition à l’amendement en question. Etendre la portée de la loi contre les violences domestiques aux couples de même sexe « aboutirait certainement à une mauvaise compréhension ou interprétation des concepts de mariage et de famille, sapant par voie de conséquence les fondements de notre société », a expliqué Mgr Zen, tout en soulignant que l’Eglise souscrivait « pleinement au fait que toute personne, quel que soit son contexte personnel, devait être en toutes circonstances protégée de toute forme de violence ». Sur ce dossier, le cardinal se retrouve en opposition avec le Parti démocratique, qui s’est prononcé pour l’amendement. Par le passé, Mgr Zen a souvent fait cause commune avec les démocrates pour la défense des libertés individuelles et du suffrage universel dans l’ancienne colonie britannique, mais, sur cette question, il a apporté son soutien à Wong Sing-chi, député démocrate de confession protestante qui a fait connaître son opposition au projet d’amendement mais qui a reçu de son parti la consigne de satisfaire à la discipline de vote.
Lors des auditions publiques, les groupes opposés à l’amendement, principalement constitués de chrétiens, d’éducateurs et de diverses associations civiques, ont expliqué que l’usage du terme « violence familiale » dans le texte chinois de la loi n’était pas adéquat car, selon eux, l’acception traditionnelle de la famille n’englobe pas les couples homosexuels. Ils ont proposé de remplacer ce terme par les mots « violence domestique » ou bien « violence dans le foyer » – suggestion repoussée par le gouvernement pour qui le terme « foyer » n’est pas assez précis.
Selon Michael Tse, membre de la Commission diocésaine pour la pastorale de la famille et du mariage, les auditions du 10 janvier indiquent qu’il n’existe pas de consensus au sein de la société hongkongaise au sujet de l’homosexualité. Le gouvernement s’est montré imprudent en proposant ce nouvel amendement, laissant à penser qu’il cherchait à agir vite pour aboutir à une reconnaissance par la loi de l’homosexualité, fait-il valoir, en expliquant que la Commission poursuivait son action. Des pages de publicité seront achetées prochainement dans les journaux locaux pour expliquer la position de l’Eglise sur ce sujet et une pétition sera lancée.
De nouvelles auditions publiques sont inscrites à l’ordre du jour du Legco du 23 janvier prochain.
(Source: Eglises d'Asie, 16 janvier 2009)