Selon de récentes statistiques chinoises, la Chine comptait à la fin 2013 82,49 millions de personnes considérées comme pauvres (soit 6 % de la population du pays). La pauvreté en Chine est caractérisée par un revenu annuel inférieur à 2 300 yuans (300 euros) – ce qui correspond à peu près à 1 dollar par jour. La Banque mondiale fixe quant à elle le seuil de pauvreté à 1,25 dollar/jour et comptabilise donc un plus grand nombre de pauvres en Chine : 200 millions, selon son rapport annuel.
Quels que soient les chiffres et malgré l’élévation générale du niveau de vie, la pauvreté demeure donc une réalité en Chine populaire. L’Eglise catholique qui est en Chine ne la méconnait pas ; ses actions dans le domaine caritatif et social se développent de plus en plus, en dépit d’une politique gouvernementale qui n’encourage pas l’action des institutions religieuses dans ces domaines. Sur le terrain, les initiatives des fidèles ainsi que des paroisses sont nombreuses, bien que souvent encore peu organisées.
En avril dernier, à l’occasion d’une visite de la délégation du mouvement ATD - Quart Monde dans le monde chinois, une table ronde a été organisée au Tien Educational Center de Taipei, à Taiwan. Différentes personnalités y ont pris part, dont un prêtre du diocèse de Tianjin, en Chine continentale. Etudiant à l’université Fu Jen, ce prêtre, le P. Yang, a donné le témoignage ci-dessous. Sa traduction en français est du P. Louis Gendron, SJ.
La première fois que j’ai entendu parler du Quart-monde, ce fut lors d’une rencontre avec le mari de Shu-hsiu ; tous deux sont volontaires au sein du mouvement ATD - Quart Monde (1). En Chine, le gouvernement nous dit que nous appartenons au Tiers-Monde, nous sommes un pays en voie de développement économique. A dire vrai, nous ne sommes pas riches. Même si on parle de prospérité, il s’agit en fait d’un slogan. Dans ma famille, nous n’étions pas riches.
C’est grâce à Shu-hsiu que j’ai fait connaissance avec le Quart-monde. Pour moi, c’est nouveau ; le concept est nouveau, mais la réalité du Quart-monde, elle, existe depuis toujours. A l’occasion du séjour de trois mois que je suis en train de faire à l’Université Fu Jen [à Taipei], j’ai connu la famille de Shu-hsiu, ce qui m’a amené à connaître le Père Joseph [Wresinski], l’auteur du livre qui vient d’être traduit en chinois.
Dans les années 1990, Mère Teresa de Calcutta avait fait une demande pour participer au travail auprès des pauvres en Chine, mais les responsables du gouvernement chinois ne semblaient pas avoir découvert qu’il y avait de vrais pauvres en Chine. Ils répondirent à Mère Teresa : ‘Nous n’avons pas de pauvres’. Pourtant, jusqu’à ce jour, la Chine n’a jamais manqué de pauvres. Ce soi-disant ‘Il n’y a pas de pauvres en Chine’ indique simplement qu’on ne porte pas attention à la présence de la pauvreté, on ne veut pas regarder en face la réalité de la pauvreté qui est en Chine.
Il suffit d’une seule personne démunie et dont la dignité soit bafouée : si la société fait semblant de l’ignorer, cette société est certainement déformée et malade. En réalité, il y a en Chine beaucoup de personnes pauvres, démunies, qui voient leur dignité bafouée : certains sont assis aux bords des routes et des rues et essaient de vendre quelque chose, d’autres se voient spolier de leur propriété, des paysans se tuent à sauver leur coin de terre. Si on ne regarde pas simplement la pauvreté matérielle, mais aussi la pauvreté spirituelle et sociale, alors c’est une foule innombrable de pauvres que nous trouvons en Chine, se débattant avec peine aux franges de l’existence ; ils sont démunis, ils ne peuvent vivre dignement. Dans les villes de Chine, on peut observer les officiels chargés de la voirie battre et chasser les petits vendeurs de rue, dispersant à coups de pieds leurs produits ; ils matraquent publiquement de jeunes femmes qui protestent, leurs petits enfants sont effrayés, pleurent et crient. Quand ces mamans sont poussées dans les voitures de police, elles se penchent vers leur enfant en disant : ‘Ne pleure pas, maman ne peut pas t’embrasser !’ Les passants sont témoins de tout cela, beaucoup ne restent pas froids. Qui ne voudrait pas changer cet état de choses ? Les Chinois ont bon cœur mais ils sont sans moyens, tous sont pauvres !
Il m’arrive souvent de penser que l’Eglise catholique devrait, tout comme Jésus Christ, se faire médecin et conseillère de cette société malade, enlever les abcès, guérir les maladies, défendre la justice, ouvrir à la bonté. En d’autres termes, l’Eglise a une responsabilité envers les pauvres, afin qu’ils obtiennent la place et les droits qui leur reviennent. Dans la vision du Père Joseph, les pauvres sont le visage de l’Eglise et sont la raison même de l’existence de l’Eglise. L’Eglise doit aider la société à découvrir les pauvres, à les comprendre et à valoriser leur dignité et leur importance. Dans la société chinoise, si l’Eglise ne donne pas d’importance à ce rôle prophétique, son identité d’Eglise continuera à être floue et à manquer de clarté.
J’ai appris de Shu-hsiu que la tâche des volontaires du Quart-monde est de découvrir les pauvres dans leur milieu de vie, de vivre avec eux, de faire face avec eux à la pauvreté afin de s’y opposer et la vaincre. Les volontaires d’ATD - Quart Monde son effectivement un pont entre les pauvres et le monde. Les volontaires aident les pauvres à se tenir debout dans ce monde qui leur appartient. En même temps, les volontaires aident le monde à comprendre le sens et la valeur des pauvres dans la société. Dans le contexte évangélique concret, ce travail des volontaires met vraiment en relief la mission divine de l’Eglise. Sur ce point, l’enseignement du Père Joseph et le mouvement d’ATD - Quart Monde aident l’Eglise à mettre en œuvre sa mission divine. Oui, l’Eglise doit se tenir avec les pauvres, l’Eglise est l’Eglise des pauvres. L’Eglise est leur porte-parole dans le monde. Jésus nous annonce que les pauvres sont bienheureux parce que le royaume des cieux leur appartient. L’Eglise ne doit pas seulement prêcher la Parole sans relâche aux pauvres qui l’entourent, elle doit aussi répéter sans relâche le même message à la société qui ne connaît pas les pauvres.
Comme je l’ai mentionné plus haut, la pauvreté se définit traditionnellement par un manque au niveau matériel ; on a toujours compris la pauvreté matérielle comme un manque, et comme un manque inacceptable. Les gens font tout ce qu’ils peuvent pour quitter la pauvreté, et rechercher la richesse apparaît comme une motivation majeure dans la vie. Il n’y a rien de mal quand on sait bien user des biens matériels. Cependant, il arrive souvent que la richesse bloque l’accès à la vie spirituelle. Les maîtres spirituels nous avertissent : un certain manque au niveau matériel aide à nous ouvrir aux réalités spirituelles.
Ainsi, le mouvement d’ATD - Quart Monde ne s’arrête pas à une simple résolution du manque de ressources matérielles. Quand on a répondu au Christ qui nous dit : ‘Vous m’avez donné à manger, vous m’avez donné à boire, vous m’avez vêtu’, il ne s’agit pas seulement d’avoir satisfait des besoins matériels, mais d’être entré jusque dans le cœur, dans l’âme des pauvres. Il y a plus qu’une satisfaction des besoins corporels et matériels. Sur quoi doit reposer le véritable sens de la sécurité ? Ce que le Père Joseph et le mouvement d’ATD - Quart Monde recherchent, c’est un sens de la sécurité en profondeur : « Il ne s’agit pas d’indiquer tel ou tel changement de détail, plus important que d’autres et qui demanderait un effort plus difficile. Ce qui fait peur, c’est de ne plus saucissonner les hommes en les découpant en problèmes. Le changement demandé est d’assurer pleinement la dignité des pauvres, de prendre leur pensée comme repère de toute action. Cette révolution-là dans la pensée et dans le regard sur l’homme, cette société s’identifiant tout entière à la demande des plus pauvres dérangent tout le monde. »
Quand il fait face à ceux qui doutent ou lui font des reproches, le Père Joseph, tout comme Mère Teresa, sait très bien les raisons réelles de ses efforts : « A chaque tournant de la route, la question : ‘Qu’avez-vous fait de moi ?’, cela détruit toutes les sécurités intellectuelles et matérielles. Il faudrait bâtir sur des sécurités d’une autre nature. »
Le Père Joseph explique : « C’est cela le renversement des priorités dont parle le mouvement. » Car il s’agit ici d’une révision du concept traditionnel des œuvres caritatives. Il s’agit d’une compréhension plus profonde du vrai sens de la pauvreté dans l’histoire, et cela explique pourquoi on perd une sécurité. Le mouvement d’ATD - Quart Monde veut induire une grande révolution en profondeur, qui veut mettre le feu jusqu’aux extrémités de la terre et rencontrer Jésus le Christ.
A ce propos, le Père Joseph a dit : « A tous les temps de l’Eglise et pour elle, ce temps n’est pas vraiment révolu. Elle proclame toujours que les plus pauvres sont la chair de sa chair, sa réalité profonde. Que l’Eglise vive cela sans faiblesse n’est pas évident. Mais j’en suis ni angoissé, ni révolté. L’Eglise est les plus pauvres. Elle l’est par essence. Aussi, tôt ou tard, de façon plus ou moins concrète et durable, plus ou moins furtive ou publique, les plus pauvres sont reconnus par elle et accueillis en premier. (…) L’Eglise est condamnée, si j’ose dire, à travers son histoire, à se rappeler, à reprendre conscience de cette réalité qu’elle est pauvreté, mépris, exclusion ; qu’elle est la mal-aimée, la rejetée du monde. En cela, elle est obligée de rejoindre la population la plus dépréciée, la plus exclue de tous. »(eda/ra)
(1) Thérèse Shwushiow (Shu-hsiu) Yang-Lamontagne et son mari sont volontaires au sein du movement ATD - Quart Monde.
(Source: par le P. Yang, diocèse de Tianjin, Eglises d'Asie, le 13 novembre 2014)
Quels que soient les chiffres et malgré l’élévation générale du niveau de vie, la pauvreté demeure donc une réalité en Chine populaire. L’Eglise catholique qui est en Chine ne la méconnait pas ; ses actions dans le domaine caritatif et social se développent de plus en plus, en dépit d’une politique gouvernementale qui n’encourage pas l’action des institutions religieuses dans ces domaines. Sur le terrain, les initiatives des fidèles ainsi que des paroisses sont nombreuses, bien que souvent encore peu organisées.
En avril dernier, à l’occasion d’une visite de la délégation du mouvement ATD - Quart Monde dans le monde chinois, une table ronde a été organisée au Tien Educational Center de Taipei, à Taiwan. Différentes personnalités y ont pris part, dont un prêtre du diocèse de Tianjin, en Chine continentale. Etudiant à l’université Fu Jen, ce prêtre, le P. Yang, a donné le témoignage ci-dessous. Sa traduction en français est du P. Louis Gendron, SJ.
La première fois que j’ai entendu parler du Quart-monde, ce fut lors d’une rencontre avec le mari de Shu-hsiu ; tous deux sont volontaires au sein du mouvement ATD - Quart Monde (1). En Chine, le gouvernement nous dit que nous appartenons au Tiers-Monde, nous sommes un pays en voie de développement économique. A dire vrai, nous ne sommes pas riches. Même si on parle de prospérité, il s’agit en fait d’un slogan. Dans ma famille, nous n’étions pas riches.
C’est grâce à Shu-hsiu que j’ai fait connaissance avec le Quart-monde. Pour moi, c’est nouveau ; le concept est nouveau, mais la réalité du Quart-monde, elle, existe depuis toujours. A l’occasion du séjour de trois mois que je suis en train de faire à l’Université Fu Jen [à Taipei], j’ai connu la famille de Shu-hsiu, ce qui m’a amené à connaître le Père Joseph [Wresinski], l’auteur du livre qui vient d’être traduit en chinois.
Dans les années 1990, Mère Teresa de Calcutta avait fait une demande pour participer au travail auprès des pauvres en Chine, mais les responsables du gouvernement chinois ne semblaient pas avoir découvert qu’il y avait de vrais pauvres en Chine. Ils répondirent à Mère Teresa : ‘Nous n’avons pas de pauvres’. Pourtant, jusqu’à ce jour, la Chine n’a jamais manqué de pauvres. Ce soi-disant ‘Il n’y a pas de pauvres en Chine’ indique simplement qu’on ne porte pas attention à la présence de la pauvreté, on ne veut pas regarder en face la réalité de la pauvreté qui est en Chine.
Il suffit d’une seule personne démunie et dont la dignité soit bafouée : si la société fait semblant de l’ignorer, cette société est certainement déformée et malade. En réalité, il y a en Chine beaucoup de personnes pauvres, démunies, qui voient leur dignité bafouée : certains sont assis aux bords des routes et des rues et essaient de vendre quelque chose, d’autres se voient spolier de leur propriété, des paysans se tuent à sauver leur coin de terre. Si on ne regarde pas simplement la pauvreté matérielle, mais aussi la pauvreté spirituelle et sociale, alors c’est une foule innombrable de pauvres que nous trouvons en Chine, se débattant avec peine aux franges de l’existence ; ils sont démunis, ils ne peuvent vivre dignement. Dans les villes de Chine, on peut observer les officiels chargés de la voirie battre et chasser les petits vendeurs de rue, dispersant à coups de pieds leurs produits ; ils matraquent publiquement de jeunes femmes qui protestent, leurs petits enfants sont effrayés, pleurent et crient. Quand ces mamans sont poussées dans les voitures de police, elles se penchent vers leur enfant en disant : ‘Ne pleure pas, maman ne peut pas t’embrasser !’ Les passants sont témoins de tout cela, beaucoup ne restent pas froids. Qui ne voudrait pas changer cet état de choses ? Les Chinois ont bon cœur mais ils sont sans moyens, tous sont pauvres !
Il m’arrive souvent de penser que l’Eglise catholique devrait, tout comme Jésus Christ, se faire médecin et conseillère de cette société malade, enlever les abcès, guérir les maladies, défendre la justice, ouvrir à la bonté. En d’autres termes, l’Eglise a une responsabilité envers les pauvres, afin qu’ils obtiennent la place et les droits qui leur reviennent. Dans la vision du Père Joseph, les pauvres sont le visage de l’Eglise et sont la raison même de l’existence de l’Eglise. L’Eglise doit aider la société à découvrir les pauvres, à les comprendre et à valoriser leur dignité et leur importance. Dans la société chinoise, si l’Eglise ne donne pas d’importance à ce rôle prophétique, son identité d’Eglise continuera à être floue et à manquer de clarté.
J’ai appris de Shu-hsiu que la tâche des volontaires du Quart-monde est de découvrir les pauvres dans leur milieu de vie, de vivre avec eux, de faire face avec eux à la pauvreté afin de s’y opposer et la vaincre. Les volontaires d’ATD - Quart Monde son effectivement un pont entre les pauvres et le monde. Les volontaires aident les pauvres à se tenir debout dans ce monde qui leur appartient. En même temps, les volontaires aident le monde à comprendre le sens et la valeur des pauvres dans la société. Dans le contexte évangélique concret, ce travail des volontaires met vraiment en relief la mission divine de l’Eglise. Sur ce point, l’enseignement du Père Joseph et le mouvement d’ATD - Quart Monde aident l’Eglise à mettre en œuvre sa mission divine. Oui, l’Eglise doit se tenir avec les pauvres, l’Eglise est l’Eglise des pauvres. L’Eglise est leur porte-parole dans le monde. Jésus nous annonce que les pauvres sont bienheureux parce que le royaume des cieux leur appartient. L’Eglise ne doit pas seulement prêcher la Parole sans relâche aux pauvres qui l’entourent, elle doit aussi répéter sans relâche le même message à la société qui ne connaît pas les pauvres.
Comme je l’ai mentionné plus haut, la pauvreté se définit traditionnellement par un manque au niveau matériel ; on a toujours compris la pauvreté matérielle comme un manque, et comme un manque inacceptable. Les gens font tout ce qu’ils peuvent pour quitter la pauvreté, et rechercher la richesse apparaît comme une motivation majeure dans la vie. Il n’y a rien de mal quand on sait bien user des biens matériels. Cependant, il arrive souvent que la richesse bloque l’accès à la vie spirituelle. Les maîtres spirituels nous avertissent : un certain manque au niveau matériel aide à nous ouvrir aux réalités spirituelles.
Ainsi, le mouvement d’ATD - Quart Monde ne s’arrête pas à une simple résolution du manque de ressources matérielles. Quand on a répondu au Christ qui nous dit : ‘Vous m’avez donné à manger, vous m’avez donné à boire, vous m’avez vêtu’, il ne s’agit pas seulement d’avoir satisfait des besoins matériels, mais d’être entré jusque dans le cœur, dans l’âme des pauvres. Il y a plus qu’une satisfaction des besoins corporels et matériels. Sur quoi doit reposer le véritable sens de la sécurité ? Ce que le Père Joseph et le mouvement d’ATD - Quart Monde recherchent, c’est un sens de la sécurité en profondeur : « Il ne s’agit pas d’indiquer tel ou tel changement de détail, plus important que d’autres et qui demanderait un effort plus difficile. Ce qui fait peur, c’est de ne plus saucissonner les hommes en les découpant en problèmes. Le changement demandé est d’assurer pleinement la dignité des pauvres, de prendre leur pensée comme repère de toute action. Cette révolution-là dans la pensée et dans le regard sur l’homme, cette société s’identifiant tout entière à la demande des plus pauvres dérangent tout le monde. »
Quand il fait face à ceux qui doutent ou lui font des reproches, le Père Joseph, tout comme Mère Teresa, sait très bien les raisons réelles de ses efforts : « A chaque tournant de la route, la question : ‘Qu’avez-vous fait de moi ?’, cela détruit toutes les sécurités intellectuelles et matérielles. Il faudrait bâtir sur des sécurités d’une autre nature. »
Le Père Joseph explique : « C’est cela le renversement des priorités dont parle le mouvement. » Car il s’agit ici d’une révision du concept traditionnel des œuvres caritatives. Il s’agit d’une compréhension plus profonde du vrai sens de la pauvreté dans l’histoire, et cela explique pourquoi on perd une sécurité. Le mouvement d’ATD - Quart Monde veut induire une grande révolution en profondeur, qui veut mettre le feu jusqu’aux extrémités de la terre et rencontrer Jésus le Christ.
A ce propos, le Père Joseph a dit : « A tous les temps de l’Eglise et pour elle, ce temps n’est pas vraiment révolu. Elle proclame toujours que les plus pauvres sont la chair de sa chair, sa réalité profonde. Que l’Eglise vive cela sans faiblesse n’est pas évident. Mais j’en suis ni angoissé, ni révolté. L’Eglise est les plus pauvres. Elle l’est par essence. Aussi, tôt ou tard, de façon plus ou moins concrète et durable, plus ou moins furtive ou publique, les plus pauvres sont reconnus par elle et accueillis en premier. (…) L’Eglise est condamnée, si j’ose dire, à travers son histoire, à se rappeler, à reprendre conscience de cette réalité qu’elle est pauvreté, mépris, exclusion ; qu’elle est la mal-aimée, la rejetée du monde. En cela, elle est obligée de rejoindre la population la plus dépréciée, la plus exclue de tous. »(eda/ra)
(1) Thérèse Shwushiow (Shu-hsiu) Yang-Lamontagne et son mari sont volontaires au sein du movement ATD - Quart Monde.
(Source: par le P. Yang, diocèse de Tianjin, Eglises d'Asie, le 13 novembre 2014)