Certes, le porte-parole de ce ministère, Lê Hai Binh, a affirmé que les informations sur lesquelles s’appuie le rapport sont inexactes et ne reflètent pas la réalité objective de la situation des droits de l’homme au Vietnam. Mais il ajoute que le Vietnam est prêt à dialoguer et à permettre ainsi aux Etats-Unis d’avoir une juste idée en ce domaine. La BBC (émissions en vietnamien), qui commente cette réaction (3), attribue cette modération à l’avalanche d’accusations qui s’est récemment abattue sur le gouvernement vietnamien après un exposé à Genève, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (4).
Peu de choses sont dites sur la liberté de religion dans le rapport du département d’Etat américain. Il contient bien une rubrique intitulée : « Liberté de religion », mais celle-ci se contente de renvoyer au « Rapport sur la liberté religieuse dans le monde ». Or, pour le moment, ce rapport n’existe que pour l’année 2012.
On trouve cependant dans le texte divers passages concernant la situation religieuse. Dans l’introduction, on lit par exemple qu’alors que plus de cent lieux de culte ont été autorisés à ouvrir cette année, en d’autres endroits bon nombre de citoyens n’ont pas pu exercer leur droit à la liberté de culte, les lieux fréquentés par eux ayant été privés de la dite autorisation.
Au titre des progrès, le rapport enregistre une certaine bonne volonté du gouvernement qui autorise les organisations internationales à venir enquêter sur la situation religieuse. C’est ainsi que les autorités vietnamiennes ont officiellement invité le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion à se rendre au Vietnam en 2014.
L’image du Vietnam donnée par le rapport du département d’Etat, concernant les droits de l’homme, reste cependant plutôt sombre. Le préambule souligne que le Vietnam est un régime totalitaire à parti unique. Selon le rapport, les dernières élections législatives qui ont eu lieu en 2011 n’ont été ni libres ni justes. Ailleurs, le rapport affirme que les droits politiques des citoyens sont bafoués. Ces derniers sont soumis à un contrôle serré et n’ont pas le droit d’exprimer leur mécontentement. Il leur est interdit de fonder des communautés indépendantes.
Ces mêmes critiques avaient été émises par les autorités américaines, tout de suite après la présentation par le Vietnam, à Genève, d’un rapport sur la situation des droits de l’homme dans son pays. (eda/jm)
(1) Le rapport a été mis en ligne sur le site du département d’Etat américain, le 27 février 2014. Le passage sur le Vietnam porte l’adresse suivante : http://www.state.gov/j/drl/rls/hrrpt/humanrightsreport/index.htm?year=2013&dlid=220244
(2) Voir la déclaration du porte-parole des Affaires étrangères vietnamien : http://www.mofa.gov.vn/vi/tt_baochi/pbnfn/ns140301023133
(3) BBC en langue vietnamienne, le 28 février 2014.
(4) Voir EDA, 12 février 2014 : « Genève : le Vietnam à l’épreuve des droits de l’homme »
(Source: Eglises d'Asie, le 3 mars 2014)