Le 12 novembre 2013, le Vietnam a obtenu un siège au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Cette admission a été critiquée par un certain nombre d’instances internationales, qui ont pointé les manquements au respect des droits de l’homme dans ce pays.
Cette attention à la situation des droits de l’homme au Vietnam s’est faite encore plus vive aux alentours du 10 décembre dernier, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Des rappels à l’ordre concernant la situation générale du Vietnam ont été adressés aux autorités vietnamiennes par voie diplomatique. Certaines interventions ont porté sur des cas concrets de violations des droits de l’homme, tandis que des dissidents notoires obtenaient des prix de diverses associations internationales.
A l’occasion de la célébration de cet anniversaire du 10 décembre, les représentations diplomatiques au Vietnam de trois grands pays, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, se sont officiellement exprimées sur ce sujet. Un communiqué de presse publié sur le site de l’ambassade américaine à Hanoi a notamment affirmé les Etats-Unis s’étaient engagés à soutenir « un Vietnam fort, prospère, indépendant, mais en même temps respectueux de droits de l’homme ».
Selon le communiqué, des progrès notables dans le domaine des droits de l’homme étaient encore nécessaires afin que les relations entre les deux pays se renforcent et que des résultats soient acquis dans les autres domaines comme l’économie, la politique, la société et la sécurité. Les Etats-Unis appelaient ainsi le Vietnam à libérer tous les prisonniers de conscience, à accorder la liberté de conscience à tous les Vietnamiens et à protéger la liberté de religion sur tout le territoire.
La veille du 10 décembre, les représentations diplomatiques de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne ont signé un communiqué commun. Il y était dit, entre autres, que l’élection du Vietnam au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies mettait ce pays devant une responsabilité nouvelle (1).
Le représentant de l’Allemagne, tout en reconnaissant que le Vietnam avait progressé dans le domaine des droits socio-économiques, regrettait que beaucoup de citoyens du pays soient emprisonnés pour avoir exprimé leur opinion. Citant des rapports de l’Union européenne, il mentionnait les dizaines de prisonniers politiques actuellement internés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et à la liberté d’association et de rassemblement.
Les deux signataires du communiqué exhortaient le Vietnam à ouvrir ses portes aux divers représentants et observateurs des Nations Unies pour que ces derniers puissent librement accomplir leurs enquêtes.
L’élection du Vietnam au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a également incité diverses associations humanitaires à redoubler d’efforts dans leur lutte pour la libération des prisonniers politiques et l’amélioration de leur sort. Le 12 novembre dernier, jour même de l’admission du Vietnam au Conseil, le Groupe de travail sur les arrestations arbitraires, dépendant des Nations Unies, affirmait dans un communiqué que l’avocat catholique dissident Lê Quôc Quân avait été condamné à cause de son activité de blogueur, et qu’il devait être libéré immédiatement ou jugé à nouveau par un tribunal indépendant.
Le 4 décembre, douze organisations de défense des droits de l’homme, dont certaines très connues, déclaraient dans un texte commun que l’avocat Lê Quôc Quân avait été arrêté et condamné pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression et à la liberté d’association.
Les semaines qui ont suivi l’attribution au Vietnam d’un siège au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies ont par ailleurs été riches en événements concernant les droits de l’homme. Il faut citer en particulier le prix des droits de l’homme attribué à trois prisonniers de conscience, le 8 décembre dernier à Paris, par l’importante association de la diaspora vietnamienne Mang Kuoi Nhân Quyên Viêt Nam, à laquelle s’étaient associés pour la circonstance Reporters sans frontières et Avocats sans frontières. Les trois prisonniers sont : Nguyên Hoang Quôc Hung, 32 ans, militant d’action sociale condamné à neuf ans de prison en octobre 2010 ; Lê Quôc Quân, avocat catholique et défenseur des droits de l’homme, condamné à 30 mois de prison le 13 septembre dernier ; et enfin Trân Huynh Duy Thuc, ingénieur et chef d’entreprise, dissident politique, condamné à seize ans de prison en janvier 2010.
On peut signaler aussi la création au Vietnam même, d’associations indépendantes dont l’objectif est la défense des droits de l’homme. Le 5 novembre dernier, a été ainsi fondée à Saigon l’Association des femmes pour les droits de la personne humaine, groupe indépendant de l’officielle Association des femmes. Enfin, ce 12 décembre, a été annoncée la création du groupe caritatif Bâu Bi Tuong Thân, qui se consacrera à aider les prisonniers de conscience et les personnes spoliées de leurs droits.
(1) Le 12 novembre 2013 à Genève, outre le Vietnam, des pays comme la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite et Cuba ont été élus pour siéger au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Quatorze des 47 sièges de cet organe des Nations Unies étaient à pourvoir. Ses membres sont élus par l’assemblée générale de l’ONU.
L’Afrique du Sud, le Vietnam, l’Algérie, le Maroc, la Namibie, les Maldives, la Macédoine et le Mexique ont également été élus le 12 novembre, comme la France et le Royaume-Uni qui y ont regagné un siège.
Les membres du Conseil sont élus pour un mandat de trois ans. Ils ne peuvent être réélus immédiatement après avoir siégé pendant deux mandats consécutifs, soit six ans.
Le Conseil, qui siégera à compter du 1er janvier, sera l’un des plus divisés depuis la création de cet organe en mars 2006. Son but, précise le site internet de l’ONU, est « d’aborder des situations de violation des droits de l’homme et d’émettre des recommandations à leur encontre ».
(Source: Eglises d'Asie, le 12 décembre 2013)
Cette attention à la situation des droits de l’homme au Vietnam s’est faite encore plus vive aux alentours du 10 décembre dernier, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Des rappels à l’ordre concernant la situation générale du Vietnam ont été adressés aux autorités vietnamiennes par voie diplomatique. Certaines interventions ont porté sur des cas concrets de violations des droits de l’homme, tandis que des dissidents notoires obtenaient des prix de diverses associations internationales.
A l’occasion de la célébration de cet anniversaire du 10 décembre, les représentations diplomatiques au Vietnam de trois grands pays, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, se sont officiellement exprimées sur ce sujet. Un communiqué de presse publié sur le site de l’ambassade américaine à Hanoi a notamment affirmé les Etats-Unis s’étaient engagés à soutenir « un Vietnam fort, prospère, indépendant, mais en même temps respectueux de droits de l’homme ».
Selon le communiqué, des progrès notables dans le domaine des droits de l’homme étaient encore nécessaires afin que les relations entre les deux pays se renforcent et que des résultats soient acquis dans les autres domaines comme l’économie, la politique, la société et la sécurité. Les Etats-Unis appelaient ainsi le Vietnam à libérer tous les prisonniers de conscience, à accorder la liberté de conscience à tous les Vietnamiens et à protéger la liberté de religion sur tout le territoire.
La veille du 10 décembre, les représentations diplomatiques de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne ont signé un communiqué commun. Il y était dit, entre autres, que l’élection du Vietnam au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies mettait ce pays devant une responsabilité nouvelle (1).
Le représentant de l’Allemagne, tout en reconnaissant que le Vietnam avait progressé dans le domaine des droits socio-économiques, regrettait que beaucoup de citoyens du pays soient emprisonnés pour avoir exprimé leur opinion. Citant des rapports de l’Union européenne, il mentionnait les dizaines de prisonniers politiques actuellement internés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et à la liberté d’association et de rassemblement.
Les deux signataires du communiqué exhortaient le Vietnam à ouvrir ses portes aux divers représentants et observateurs des Nations Unies pour que ces derniers puissent librement accomplir leurs enquêtes.
L’élection du Vietnam au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a également incité diverses associations humanitaires à redoubler d’efforts dans leur lutte pour la libération des prisonniers politiques et l’amélioration de leur sort. Le 12 novembre dernier, jour même de l’admission du Vietnam au Conseil, le Groupe de travail sur les arrestations arbitraires, dépendant des Nations Unies, affirmait dans un communiqué que l’avocat catholique dissident Lê Quôc Quân avait été condamné à cause de son activité de blogueur, et qu’il devait être libéré immédiatement ou jugé à nouveau par un tribunal indépendant.
Le 4 décembre, douze organisations de défense des droits de l’homme, dont certaines très connues, déclaraient dans un texte commun que l’avocat Lê Quôc Quân avait été arrêté et condamné pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression et à la liberté d’association.
Les semaines qui ont suivi l’attribution au Vietnam d’un siège au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies ont par ailleurs été riches en événements concernant les droits de l’homme. Il faut citer en particulier le prix des droits de l’homme attribué à trois prisonniers de conscience, le 8 décembre dernier à Paris, par l’importante association de la diaspora vietnamienne Mang Kuoi Nhân Quyên Viêt Nam, à laquelle s’étaient associés pour la circonstance Reporters sans frontières et Avocats sans frontières. Les trois prisonniers sont : Nguyên Hoang Quôc Hung, 32 ans, militant d’action sociale condamné à neuf ans de prison en octobre 2010 ; Lê Quôc Quân, avocat catholique et défenseur des droits de l’homme, condamné à 30 mois de prison le 13 septembre dernier ; et enfin Trân Huynh Duy Thuc, ingénieur et chef d’entreprise, dissident politique, condamné à seize ans de prison en janvier 2010.
On peut signaler aussi la création au Vietnam même, d’associations indépendantes dont l’objectif est la défense des droits de l’homme. Le 5 novembre dernier, a été ainsi fondée à Saigon l’Association des femmes pour les droits de la personne humaine, groupe indépendant de l’officielle Association des femmes. Enfin, ce 12 décembre, a été annoncée la création du groupe caritatif Bâu Bi Tuong Thân, qui se consacrera à aider les prisonniers de conscience et les personnes spoliées de leurs droits.
(1) Le 12 novembre 2013 à Genève, outre le Vietnam, des pays comme la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite et Cuba ont été élus pour siéger au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Quatorze des 47 sièges de cet organe des Nations Unies étaient à pourvoir. Ses membres sont élus par l’assemblée générale de l’ONU.
L’Afrique du Sud, le Vietnam, l’Algérie, le Maroc, la Namibie, les Maldives, la Macédoine et le Mexique ont également été élus le 12 novembre, comme la France et le Royaume-Uni qui y ont regagné un siège.
Les membres du Conseil sont élus pour un mandat de trois ans. Ils ne peuvent être réélus immédiatement après avoir siégé pendant deux mandats consécutifs, soit six ans.
Le Conseil, qui siégera à compter du 1er janvier, sera l’un des plus divisés depuis la création de cet organe en mars 2006. Son but, précise le site internet de l’ONU, est « d’aborder des situations de violation des droits de l’homme et d’émettre des recommandations à leur encontre ».
(Source: Eglises d'Asie, le 12 décembre 2013)