Les premières mesures d’indemnisation annoncées par le Premier ministre, le 30 septembre dernier, sont loin d’avoir calmé l’inquiétude de la population du Centre-Vietnam. Le dernier mouvement de protestation date d’hier, dimanche 2 octobre. Il a rassemblé plus d’une dizaine de milliers de manifestants et, manifestement, l’Eglise catholique locale n’y était pas étrangère.
La manifestation, semble-t-il, n’avait pas été préparée. Elle a eu lieu de bonne heure dans la matinée du dimanche 2 octobre et elle a été massive. Selon une source proche du mouvement, elle aurait rassemblé 18 000 participants, d’autres parlent d’une dizaine de milliers d’habitants de Ky Anh, qui est le district de la province de Ha Tinh où se trouve le complexe industriel Formosa, responsable de la catastrophe écologique qui a massivement et durablement pollué les côtes du Centre-Vietnam. Les deux portails d’entrée de l’usine sidérurgique étaient le lieu de rendez-vous de la manifestation.
Aux deux revendications présentées par les manifestations précédentes, à savoir le paiement d’une indemnisation juste aux victimes de la pollution et le départ sans délai de l’usine du Vietnam, s’ajoutait une autre plus actuelle, l’arrêt immédiat du rejet des déchets polluants dans la rivière Quyên. Il s’agit d’un cours d’eau de 20 km traversant le district, aujourd’hui la dernière ressource hydraulique saine subsistant pour les besoins des habitants du lieu.
Silence de la presse officielle
Avant cette matinée du dimanche 2 octobre, une discrétion complète avait régné sur le projet de manifestation. Ce n’est qu’après la messe du matin que les quelque sept paroisses du doyenné annoncèrent la tenue d’un rassemblement devant les deux portes de l’entrée de Formosa, complexe sidérurgique à capitaux taïwanais. Très rapidement après la première annonce, un millier de fidèles de la paroisse la plus proche étaient déjà rassemblés devant l’une des entrées de l’usine. Des milliers d’autres manifestants venant des autres communautés catholiques du district ne tardèrent pas à se joindre aux premiers protestataires.
Malgré la discrétion des préparatifs de cet événement, les forces de police et les agents de la Sécurité ont très rapidement constitué un cordon de sécurité tout autour du complexe industriel. Cependant, la masse des manifestants ne cessant de grossir, certains éléments des forces de l’ordre furent bientôt obligé de reculer et même de se retirer. Aucune violence n’a eu lieu. Le prêtre chargé de l’animation de la manifestation n’a cessé d’exhorter la foule à une attitude pacifique. Ces consignes ont permis de mettre fin rapidement à des débuts d’échauffourées avec les forces de l’ordre.
La presse officielle n’a pas relaté cet événement. Quelques informations ont été fournies par le ministère des Affaires étrangères de Taiwan. Dans la soirée du dimanche, celui-ci affirmait dans un communiqué que l’ensemble des ressortissants taïwanais travaillant dans le complexe sidérurgique Formosa étaient sain et sauf à l’issue de la manifestation ; aucune atteinte aux biens de l’établissement industriel n’était à déplorer. Le communiqué taïwanais évoquait le chiffre de 3 000 manifestants seulement.
Il se peut que l’un des motifs de la tension ayant conduit à cette manifestation soit le mécontentement causé par une décision gouvernementale concernant l’indemnisation des victimes de la pollution maritime. Celle-ci était répartie en plusieurs catégories en fonction de leur profession, les pêcheurs, les éleveurs de poissons et crustacés, les commerçants, les acteurs du tourisme, etc. Les indemnisations proposées extraites des 500 millions de dollars versés à cette fin par Formosa auront paru insuffisantes à la population.
(Source: Eglises d'Asie, le 3 octobre 2016)
Aux deux revendications présentées par les manifestations précédentes, à savoir le paiement d’une indemnisation juste aux victimes de la pollution et le départ sans délai de l’usine du Vietnam, s’ajoutait une autre plus actuelle, l’arrêt immédiat du rejet des déchets polluants dans la rivière Quyên. Il s’agit d’un cours d’eau de 20 km traversant le district, aujourd’hui la dernière ressource hydraulique saine subsistant pour les besoins des habitants du lieu.
Silence de la presse officielle
Avant cette matinée du dimanche 2 octobre, une discrétion complète avait régné sur le projet de manifestation. Ce n’est qu’après la messe du matin que les quelque sept paroisses du doyenné annoncèrent la tenue d’un rassemblement devant les deux portes de l’entrée de Formosa, complexe sidérurgique à capitaux taïwanais. Très rapidement après la première annonce, un millier de fidèles de la paroisse la plus proche étaient déjà rassemblés devant l’une des entrées de l’usine. Des milliers d’autres manifestants venant des autres communautés catholiques du district ne tardèrent pas à se joindre aux premiers protestataires.
Malgré la discrétion des préparatifs de cet événement, les forces de police et les agents de la Sécurité ont très rapidement constitué un cordon de sécurité tout autour du complexe industriel. Cependant, la masse des manifestants ne cessant de grossir, certains éléments des forces de l’ordre furent bientôt obligé de reculer et même de se retirer. Aucune violence n’a eu lieu. Le prêtre chargé de l’animation de la manifestation n’a cessé d’exhorter la foule à une attitude pacifique. Ces consignes ont permis de mettre fin rapidement à des débuts d’échauffourées avec les forces de l’ordre.
La presse officielle n’a pas relaté cet événement. Quelques informations ont été fournies par le ministère des Affaires étrangères de Taiwan. Dans la soirée du dimanche, celui-ci affirmait dans un communiqué que l’ensemble des ressortissants taïwanais travaillant dans le complexe sidérurgique Formosa étaient sain et sauf à l’issue de la manifestation ; aucune atteinte aux biens de l’établissement industriel n’était à déplorer. Le communiqué taïwanais évoquait le chiffre de 3 000 manifestants seulement.
Il se peut que l’un des motifs de la tension ayant conduit à cette manifestation soit le mécontentement causé par une décision gouvernementale concernant l’indemnisation des victimes de la pollution maritime. Celle-ci était répartie en plusieurs catégories en fonction de leur profession, les pêcheurs, les éleveurs de poissons et crustacés, les commerçants, les acteurs du tourisme, etc. Les indemnisations proposées extraites des 500 millions de dollars versés à cette fin par Formosa auront paru insuffisantes à la population.
(Source: Eglises d'Asie, le 3 octobre 2016)