27/11/2015 - Le 20 novembre dernier, l’Assemblée nationale a consacré la 10e réunion de son actuelle session à la discussion du projet de « loi sur les croyances et la religion ». Plusieurs journaux et sites officiels en ont présenté un compte-rendu. Cependant, la version des débats qui ont eu lieu entre les députés varie considérablement selon les sources.
Site officiel, Biênphong (‘Gardes-frontières’), qui titre son article : « Il n’y a pas encore une véritable valorisation de la liberté religieuse », affirme d’emblée que les députés ont critiqué le comité de rédaction du projet de loi, car celui-ci a été présenté à l’Assemblée nationale avec des prescriptions sommairement rédigées, ne répondant pas aux besoins réels, et surtout trop loin les conceptions du Parti et de l’Etat en matière religieuse. Le même article affirme également que de nombreux députés ont déclaré que la liberté religieuse n’était pas encore reconnue dans sa vraie nature. Le projet contient encore trop d’activités pour lesquelles les responsables religieux doivent demander une permission avant d’obtenir une autorisation du gouvernement, souligne le site Internet.
Le compte-rendu officiel, visible sur le site Internet de l’Assemblée nationale, donne une image plus positive de ce débat concernant la future loi sur la religion. L’ensemble des députés, affirme-t-il, apprécierait les nouveautés contenues dans le projet, des nouveautés absentes de l’Ordonnance sur la religion en vigueur depuis 2004. Le projet de loi lui serait supérieur par son ouverture et par la clarté de ses prescriptions. Entre autres choses, la future loi reconnaîtrait que la liberté de croyances et de religion est le droit de tous, un droit de l’homme.
Cependant, les députés ont proposé d’apporter des clarifications supplémentaires à un certain nombre de conceptions introduites à l’intérieur du nouveau projet. Certains représentants du peuple ont fait remarquer que la future loi est très prolixe en matière de « religion » alors qu’elle est trop discrète lorsqu’elle parle de « croyances ». Les critiques ont laissé entendre que les « croyances » prendraient davantage de place dans l’avenir. Ce sera, en particulier, le cas pour le culte des ancêtres qui est à la racine de la plupart les « croyances ». Il a été proposé de créer une commission d’études destinée à compléter la partie de la loi consacrée aux « croyances ».
D’autres faiblesses du projet ont été soulignées lors de cette réunion à l’Assemblée nationale. Certains ont déclaré qu’il fallait y ajouter la liste des responsabilités et des devoirs des citoyens à l’égard de leur propre religion, ainsi que le respect que chacun doit manifester à l’égard des religions des autres personnes.
Il faut cependant marquer que les critiques émises par certains députés sont fort éloignées de celles qui ont été mises par les diverses religions. Il est d’ailleurs assez étonnant que les représentants du peuple ne se soient jamais fait l’écho, dans leurs débats, des vigoureuses critiques lancées contre ce texte par les responsables des grands courants religieux du Vietnam.
A titre d’exemple, on peut citer les conclusions sans appel du jugement porté par la Conférence épiscopale sur ce projet de loi. Celui-ci, ont affirmé les évêques, ne cherche pas le bonheur du peuple mais ne vise qu’à satisfaire les intérêts des gouvernants. Le projet tourne le dos à la liberté de croyance et de religion, et suscite davantage d’inquiétudes dans la population qu’il n’apporte de satisfaction. Enfin, après avoir relevé quatorze articles ou paragraphes qui font difficulté ou sont contraires au droit international, les évêques concluaient que ce nouveau texte de loi était en opposition avec la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Constitution en vigueur au Vietnam, et qu’il constituait un véritable retour en arrière. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 27 novembre 2015)
Site officiel, Biênphong (‘Gardes-frontières’), qui titre son article : « Il n’y a pas encore une véritable valorisation de la liberté religieuse », affirme d’emblée que les députés ont critiqué le comité de rédaction du projet de loi, car celui-ci a été présenté à l’Assemblée nationale avec des prescriptions sommairement rédigées, ne répondant pas aux besoins réels, et surtout trop loin les conceptions du Parti et de l’Etat en matière religieuse. Le même article affirme également que de nombreux députés ont déclaré que la liberté religieuse n’était pas encore reconnue dans sa vraie nature. Le projet contient encore trop d’activités pour lesquelles les responsables religieux doivent demander une permission avant d’obtenir une autorisation du gouvernement, souligne le site Internet.
Le compte-rendu officiel, visible sur le site Internet de l’Assemblée nationale, donne une image plus positive de ce débat concernant la future loi sur la religion. L’ensemble des députés, affirme-t-il, apprécierait les nouveautés contenues dans le projet, des nouveautés absentes de l’Ordonnance sur la religion en vigueur depuis 2004. Le projet de loi lui serait supérieur par son ouverture et par la clarté de ses prescriptions. Entre autres choses, la future loi reconnaîtrait que la liberté de croyances et de religion est le droit de tous, un droit de l’homme.
Cependant, les députés ont proposé d’apporter des clarifications supplémentaires à un certain nombre de conceptions introduites à l’intérieur du nouveau projet. Certains représentants du peuple ont fait remarquer que la future loi est très prolixe en matière de « religion » alors qu’elle est trop discrète lorsqu’elle parle de « croyances ». Les critiques ont laissé entendre que les « croyances » prendraient davantage de place dans l’avenir. Ce sera, en particulier, le cas pour le culte des ancêtres qui est à la racine de la plupart les « croyances ». Il a été proposé de créer une commission d’études destinée à compléter la partie de la loi consacrée aux « croyances ».
D’autres faiblesses du projet ont été soulignées lors de cette réunion à l’Assemblée nationale. Certains ont déclaré qu’il fallait y ajouter la liste des responsabilités et des devoirs des citoyens à l’égard de leur propre religion, ainsi que le respect que chacun doit manifester à l’égard des religions des autres personnes.
Il faut cependant marquer que les critiques émises par certains députés sont fort éloignées de celles qui ont été mises par les diverses religions. Il est d’ailleurs assez étonnant que les représentants du peuple ne se soient jamais fait l’écho, dans leurs débats, des vigoureuses critiques lancées contre ce texte par les responsables des grands courants religieux du Vietnam.
A titre d’exemple, on peut citer les conclusions sans appel du jugement porté par la Conférence épiscopale sur ce projet de loi. Celui-ci, ont affirmé les évêques, ne cherche pas le bonheur du peuple mais ne vise qu’à satisfaire les intérêts des gouvernants. Le projet tourne le dos à la liberté de croyance et de religion, et suscite davantage d’inquiétudes dans la population qu’il n’apporte de satisfaction. Enfin, après avoir relevé quatorze articles ou paragraphes qui font difficulté ou sont contraires au droit international, les évêques concluaient que ce nouveau texte de loi était en opposition avec la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Constitution en vigueur au Vietnam, et qu’il constituait un véritable retour en arrière. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 27 novembre 2015)