BIRMANIE: L’évêque de Taungngu célèbre son jubilé sacerdotal ainsi que les progrès de l’évangélisation et du développement de sa communauté



Eglises d’Asie, 13 avril 2010 – Le 7 avril dernier, Mgr Isaac Danu, évêque de Taungngu (Toungoo), célébrait son jubilé d’argent épiscopal lors d’une grand-messe concélébrée avec sept autres évêques et 96 prêtres, dans l’église du Sacré-Cœur, à Leiktho Takkone, près de Taungngu. Trois prêtres ont été ordonnés au cours de la célébration à laquelle assistaient 110 religieuses et religieux, de nombreux séminaristes et des milliers de fidèles catholiques.



Pour l’évêque de Taungngu, l’heure est au bilan, auquel il associe les nombreux prêtres et religieux qui l’ont assisté dans sa tâche: « Durant ces 25 années de mon épiscopat, nous avons réalisé beaucoup de choses, a-t-il confié à l’agence Ucanews, à l’issue de la célébration (1). Le nombre des prêtres et des religieuses est allé en s’accroissant d’année en année et nous pouvons travailler maintenant au développement des villages. »



Le diocèse de Taungngu, au centre de la Birmanie, se situe sur un territoire montagneux où les routes carrossables sont très peu nombreuses et où la plupart des déplacements se font à pied (2). L’enclavement de la région, ses difficultés d’accès et le manque d’infrastructures dans tous les domaines (social, éducatif, médical) sont un souci constant pour Mgr Danu: « La plupart des paroissiens vivent dans des lieux éloignés et sur les flancs des collines où ils luttent durement pour leur survie. Les transports sont un tel défi qu’il est très difficile de faire des visites régulières à nos fidèles. » Sœur Belagia, 69 ans, membre de la congrégation des Sœurs de la Réparation (3) à Leiktho, affirme cependant que « l’évêque, qui est très préoccupé de son troupeau, effectue ses visites pastorales même dans les endroits les plus inaccessibles » et ce, malgré les intempéries.



« La majorité des villages n’ont pas d’écoles, même pas primaires; ils n’ont pas de professeurs ou n’ont pas les moyens d’en recruter un. La majorité des gens ici a donc un très faible niveau d’instruction et de qualification », poursuit encore le prélat de 62 ans, qui souligne que la « première des priorités pour l’avenir est de faire des enfants du diocèse des personnes éduquées (...). Nous devons former nos fidèles, spécialement les jeunes, afin qu’ils puissent voir comment travailler au développement de leur communauté ».



Mgr Isaac Danu, né en 1948 dans un village de l’actuel diocèse de Taungngu, a été ordonné prêtre en 1975. Nommé vicaire général du diocèse en 1980, il est ensuite choisi par les évêques pour être procurateur général de la Conférence épiscopale de Birmanie. En 1985, il est élevé à l’épiscopat en tant qu’évêque auxiliaire de Taungngu et, à la mort de Mgr Sebastian U Shwe Yauk en 1988, il est élu administrateur du diocèse. Le 1er septembre 1989, il est nommé évêque de Taungngu par le pape Jean-Paul II.



Lors de la célébration jubilaire, les prêtres du diocèse ont présenté une épée et une lance à Mgr Danu, dans un geste symbolique d’une coutume locale signifiant le respect et la reconnaissance de l’autorité du prélat. Très respectueux des cultures des différents groupes ethniques de la région qu’il connaît bien, Mgr Danu a su se faire apprécier de la population non chrétienne et a, de fait, permis un réel progrès de l’évangélisation dans la région, explique Saw Pasqualle Apon, 76 ans, qui a été catéchiste de 1962 à 2009. Elle ajoute que l’évêque, prenant soin de tous les nécessiteux, sans distinction de culture ou de religion, les relations des différentes communautés entre elles s’étaient également améliorées.



En Birmanie, les chrétiens ne représentent que 4 % (dont un quart seulement de catholiques) d’une population bouddhiste à 89 %. Le pays compte 13 diocèses, dont trois archidiocèses. Selon les statistiques du diocèse de Taungngu de 2008, plus de 42 000 baptisés se répartissent à l’heure actuelle dans les 21 paroisses que compte le territoire, desservies par 59 prêtres, tous issus de l’Eglise locale (4).



(1) Ucanews, 12 avril 2010.

(2) La Birmanie est également appelée Myanmar, nom officiel donné à la Birmanie par la junte au pouvoir.

(3) En 1895, les premières Sœurs de la Réparation, un institut missionnaire pontifical fondé en 1859 en Italie, arrivent en Birmanie. Actuellement, selon les statistiques de la congrégation, on compte 61 communautés des Sœurs de la Réparation au Myanmar, dont 18 dans le seul diocèse de Taungngu.

(4) Sources: Myanmar Catholic Church, Ucanews, Catholic Hierarchy