Macao: les catholiques dénoncent l’augmentation de la corruption chez les fonctionnaires
Une enquête de l’Institut catholique interuniversitaire de Macao (IIUM) révèle que près d’un tiers des personnes interrogées estiment que la corruption a considérablement augmenté au cours des dix dernières années à Macao. C’est le principal sujet d’inquiétude parmi les quinze thèmes proposés par le sondage, lequel a pour but d’évaluer la qualité de vie des habitants de Macao. En deuxième position arrive le taux de chômage, que 26 % des personnes sondées disent être le problème le plus important qu’elles ont à affronter depuis dix ans.
Après publication de cette enquête, Mgr Jose Lai Hung-seng, évêque du diocèse catholique de Macao (1), a déclaré à l’agence Ucanews qu’il envisageait de contacter les hauts fonctionnaires de religion catholique afin de leur communiquer ses préoccupations, soulignant que, dans le cadre de leurs fonctions, ils avaient un pouvoir de décision et d’élaboration de la politique gouvernementale. Il a ajouté qu’il voulait également que, dans les paroisses, les classes de catéchisme et les écoles catholiques, soit renforcé l’enseignement de la doctrine sociale de l’Eglise.
Cette enquête a été rendue publique alors qu’ont éclaté ces derniers mois de nombreux scandales liés à la corruption et touchant des personnalités du gouvernement et de la fonction publique. En avril dernier, par exemple, l’ancien secrétaire d’Etat aux transports, Ao Man-long, a été condamné à 27 ans d’emprisonnement pour avoir accepté des pots-de-vin d’un montant de 804 millions de patacas (68 millions d’euros) alors qu’il était en poste.
Les médias ont également rapporté d’autres affaires dont bon nombre concernent des fonctionnaires du gouvernement qui auraient, ces dernières années, spolié le Trésor public en transférant à des intérêts privés des profits qui auraient dû revenir à l’Etat. Ces affaires sont pour la plupart liées à des commandes publiques ou à des ventes de terrains.
Dans son édition du 8 novembre 2009, l’Observatorio De Macau, un hebdomadaire publié par l’Association des catholiques laïcs de Macao, a révélé ainsi une transaction immobilière de nature frauduleuse. En octobre dernier, un terrain de 442 200 m², sur l’île de Taipa, a été cédé, lors d’une vente de gré à gré, à une filiale d’un groupe gestionnaire de casinos pour 2,92 milliards de patacas (255,5 millions d’euros), sans passer par la procédure habituelle de mise en vente publique. A titre de comparaison, l’hebdomadaire signalait que deux parcelles du terrain, ne faisant que 4 700 m² et situées dans les parties les moins prisées de l’île, avaient été vendues, l’an dernier, pour un total de 1,41 milliards de patacas (85 millions d’euros).
Le 12 novembre dernier, Paul Chan Wai-chi, directeur de l’hebdomadaire mais également membre du Parlement local, a présenté une motion, appuyé par d’autres législateurs, afin que soit étudiée cette affaire qui prête à controverse. La motion a été rejetée. Loin de se décourager, le directeur de l’Observatorio De Macau prévoit d’organiser une grande manifestation pour dénoncer la corruption le 20 décembre prochain, date du 10e anniversaire de la rétrocession de Macao à la République populaire de Chine (3).
(1) Le territoire de Macao (28 km², 460 000 habitants) ne forme qu’un seul diocèse. Selon les statistiques de l’Eglise catholique, il comptait 18 122 catholiques en 2004, soit 4,1 % de la population de la RAS, bouddhiste dans sa grande majorité.
(2) Ucanews, 17 novembre 2009.
(3) Macao a été rétrocédée à la République populaire de Chine par le Portugal en 1999. Région administrative spéciale (RAS), elle bénéficie, comme Hongkong, d’un régime spécial lui garantissant le maintien du système et du mode de vie antérieurs à la rétrocession pour une période de 50 ans.
Une enquête de l’Institut catholique interuniversitaire de Macao (IIUM) révèle que près d’un tiers des personnes interrogées estiment que la corruption a considérablement augmenté au cours des dix dernières années à Macao. C’est le principal sujet d’inquiétude parmi les quinze thèmes proposés par le sondage, lequel a pour but d’évaluer la qualité de vie des habitants de Macao. En deuxième position arrive le taux de chômage, que 26 % des personnes sondées disent être le problème le plus important qu’elles ont à affronter depuis dix ans.
Après publication de cette enquête, Mgr Jose Lai Hung-seng, évêque du diocèse catholique de Macao (1), a déclaré à l’agence Ucanews qu’il envisageait de contacter les hauts fonctionnaires de religion catholique afin de leur communiquer ses préoccupations, soulignant que, dans le cadre de leurs fonctions, ils avaient un pouvoir de décision et d’élaboration de la politique gouvernementale. Il a ajouté qu’il voulait également que, dans les paroisses, les classes de catéchisme et les écoles catholiques, soit renforcé l’enseignement de la doctrine sociale de l’Eglise.
Cette enquête a été rendue publique alors qu’ont éclaté ces derniers mois de nombreux scandales liés à la corruption et touchant des personnalités du gouvernement et de la fonction publique. En avril dernier, par exemple, l’ancien secrétaire d’Etat aux transports, Ao Man-long, a été condamné à 27 ans d’emprisonnement pour avoir accepté des pots-de-vin d’un montant de 804 millions de patacas (68 millions d’euros) alors qu’il était en poste.
Les médias ont également rapporté d’autres affaires dont bon nombre concernent des fonctionnaires du gouvernement qui auraient, ces dernières années, spolié le Trésor public en transférant à des intérêts privés des profits qui auraient dû revenir à l’Etat. Ces affaires sont pour la plupart liées à des commandes publiques ou à des ventes de terrains.
Dans son édition du 8 novembre 2009, l’Observatorio De Macau, un hebdomadaire publié par l’Association des catholiques laïcs de Macao, a révélé ainsi une transaction immobilière de nature frauduleuse. En octobre dernier, un terrain de 442 200 m², sur l’île de Taipa, a été cédé, lors d’une vente de gré à gré, à une filiale d’un groupe gestionnaire de casinos pour 2,92 milliards de patacas (255,5 millions d’euros), sans passer par la procédure habituelle de mise en vente publique. A titre de comparaison, l’hebdomadaire signalait que deux parcelles du terrain, ne faisant que 4 700 m² et situées dans les parties les moins prisées de l’île, avaient été vendues, l’an dernier, pour un total de 1,41 milliards de patacas (85 millions d’euros).
Le 12 novembre dernier, Paul Chan Wai-chi, directeur de l’hebdomadaire mais également membre du Parlement local, a présenté une motion, appuyé par d’autres législateurs, afin que soit étudiée cette affaire qui prête à controverse. La motion a été rejetée. Loin de se décourager, le directeur de l’Observatorio De Macau prévoit d’organiser une grande manifestation pour dénoncer la corruption le 20 décembre prochain, date du 10e anniversaire de la rétrocession de Macao à la République populaire de Chine (3).
(1) Le territoire de Macao (28 km², 460 000 habitants) ne forme qu’un seul diocèse. Selon les statistiques de l’Eglise catholique, il comptait 18 122 catholiques en 2004, soit 4,1 % de la population de la RAS, bouddhiste dans sa grande majorité.
(2) Ucanews, 17 novembre 2009.
(3) Macao a été rétrocédée à la République populaire de Chine par le Portugal en 1999. Région administrative spéciale (RAS), elle bénéficie, comme Hongkong, d’un régime spécial lui garantissant le maintien du système et du mode de vie antérieurs à la rétrocession pour une période de 50 ans.